En marge de la Semaine nationale de la culture (SNC) qui s’est tenue du samedi 29 avril au samedi 06 mai 2023 à Bobo-Dioulasso, votre journal en ligne Libertebf.com s’est entretenu avec les légitimités coutumières et religieuses de la région des Hauts-Bassins. Pour des raisons techniques, les entretiens n’ont pu être publiés plus tôt. Ainsi, par ordre alphabétique et pour compter d’aujourd’hui, nous vous proposons l’entretien avec la chefferie traditionnelle et coutumière représentée par Sa Majesté Sidiki Sanou chef du canton de Bobo-Dioulasso, chef suprême des Bobo-Madarê et d’Hamidou Sidibé, porte-parole du chef traditionnel de la communauté peule du Grand Ouest, la communauté des musulmans au nom de laquelle le grand imam de la mosquée de Dioulassoba Amath Sanogo a parlé, l’église catholique à la tête de laquelle se trouve Son Eminence Mgr Paul Ouédraogo, les églises et missions évangéliques que préside le pasteur Job Dao.
Sa Majesté Sidiki Sanou : Je vous souhaite la bienvenue à Sya. La cohésion sociale et le vivre-ensemble dans la cité de Sya ont toujours existé depuis le premier ancêtre des Bobo. Chez les Bobo, l’étranger a toujours eu une place importante de telle sorte qu’à chaque fois qu’on fait la cuisine il y a toujours un plat pour l’étranger même s’il n’y en a aucun. Cette précaution est prise car dans les temps anciens, il n’y avait ni lettre, ni téléphone, ni cellulaire pour prévenir son hôte de la visite qu’on envisageait de lui rendre.
Cela dit, comme l’a souhaité notre ancêtre, l’étranger a toujours été traité comme un roi dans la cité de Sya. Même en cas de problème entre un étranger et un autochtone, il a été toujours réglé dans le dialogue, la sincérité et l’équité et cela témoigne du respect que le Bobo a pour l’étranger. Vous verrez qu’ici nous n’avons pas de camp de déplacés, on a travaillé de sorte que chaque déplacé puisse avoir une famille pour l’héberger.
En ce qui concerne les religions, chacun est libre d’embrasser la religion de son choix. Dans une famille, il arrive souvent qu’on trouve des adeptes des différentes religions. Nous n’avons pas de problème de religion ici à Bobo-Dioulasso.
Pour ce qui est de la Semaine nationale de la culture (SNC), je souhaite que ça se passe dans la paix et la cohésion sociale. Je présente mes hommages à Son Excellence président de la transition, chef de l’Etat le capitaine Ibrahim Traoré et à son gouvernement et leur souhaite la cohésion et l’entente afin que nous vainquions nos ennemis. Par ailleurs, je prie Dieu et les ancêtres pour que l’engagement des forces de défense et de sécurité (FDS) et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) se solde rapidement par la reconquête totale des pans du territoire occupés par les terroristes et que chacun retourne en paix chez lui.
A l’endroit de terroristes, je lance un appel pour qu’ils déposent les armes et qu’ils reviennent à la maison. Ensemble, nous pourrons alors œuvrer pour un plein épanouissement du Burkina Faso.
Interview réalisée par Wendmanegré OUEDRAOGO