Protection des droits de l’homme au Burkina : le Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies, Volker Tiirk, interpelle le gouvernement de la transition

Volker Tiirk

Dans une lettre envoyée à la ministre en charge de la justice et des droits humains, le Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies a exprimé son inquiétude face à la restriction de la liberté d’expression au Burkina Faso. Par la même occasion, le Haut-commissaire aux droits de l’homme des Nations Unies a souhaité que la lumière soit faite sur les « allégations sérieuses rapportées récemment par des médias concernant des violations des droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires qui auraient été commises par les forces de défense et sécurité contre des enfants à Ouahigouya, province du Yatenga, région du Nord. »

« Madame la Ministre,

Je souhaite vous exprimer mon appréciation pour notre échange, le 28 février 2023 à Genève, sur la situation des droits humains dans votre pays et sur la continuation de notre coopération pour la promotion et la protection des droits humains au Burkina Faso.

Dans ce contexte, je souhaiterais partager avec vous ma profonde préoccupation concernant les restrictions de l’espace civique et démocratique au Burkina Faso. Je me réfère notamment à la suspension de toutes les activités des organisations de la société civile et des partis politiques contenue dans le communiqué n° 3 du 30 septembre 2022. Je note également les suspensions de diffusion de Radio France Internationale et de France 24 ainsi que l’expulsion de journalistes étrangères de Libération et Le Monde intervenues récemment.

En cette période de transition, la protection des voix indépendantes est plus nécessaire que jamais. Un soutien de votre gouvernement aux initiatives visant à élargir les espaces de débat est essentiel pour construire une paix durable favorisant une société résiliente, stable et inclusive.

Je souhaite également exprimer ma préoccupation quant aux allégations sérieuses rapportées récemment par des médias concernant des violations des droits humains, notamment des exécutions extrajudiciaires qui auraient été commises par les forces de défense et sécurité contre des enfants à Ouahigouya, province du Yatenga, région du Nord. J’encourage vivement votre gouvernement à mener rapidement une enquête approfondie, impartiale, indépendante et transparente, pour que les personnes responsables soient traduites en justice et les victimes indemnisées de façon juste et adéquate dans un délai raisonnable. Afin de renforcer la lutte contre l’impunité, je voudrais souligner l’importance de communiquer régulièrement sur l’état des enquêtes en cours.

Mon Bureau, A travers sa représentation au Burkina Faso, reste disposé à fournir toute son assistance aux autorités.
Je vous prie de croire, Madame la Ministre, aux assurances de ma haute
considération.»

Wendmanegre

Wendmanegre

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