Il n’est un secret pour personne qu’au Burkina Faso que le MPSR2 qui est arrivé au pouvoir dans des conditions pour le moins polémiques du fait des rumeurs relatives à l’usage de mensonges savamment conçus, tissés et propagés par certains médias traditionnels et les réseaux sociaux s’est adossé sur des organisations de la société civile (ou considérées comme telles), des partis politiques qui caressaient de façon compréhensible le secret de revenir au pouvoir ou d’y accéder enfin, un mix de partis politiques et d’organisations de masse, des mouvements pro-russes prétendument panafricanistes et des courants de certaines confessions religieuses ayant décidé de faire dans la politique.
Cette foultitude d’organisations dont la plupart étaient plus motivées par les espèces sonnantes et trébuchantes distribuées en tapinois que mues par des causes nobles susceptibles d’alimenter leurs convictions ont fait chorus contre le précédent président de la transition Sandaogo Paul-Henri Damiba.
Une fois le pouvoir conquis, le nouvel homme fort du pays, tout content d’être parvenu aussi aisément et aussi rapidement à la tête de l’Etat avait déclaré avec un brin de suffisance dont il a seul le secret qu’en trois (03) mois, il vaincrait l’hydre terroriste car le nœud gordien était d’ordre logistique auquel il fallait juste ajouter une réorientation stratégique sous la forme revue et corrigée du concept de guerre populaire telle que les Angolais, les Mozambicains, les Namibiens, les Vietnamiens, les Zimbabwéens, etc. l’ont conduite pour bouter hors de leurs pays les colonisateurs. Ainsi, il fallait recruter beaucoup plus de militaires et surtout de VDP, dénoncer certains partenariats jugés improductifs, encombrants et suspects pour en nouer d’autres.
Cela s’est traduit par la dénonciation des accords militaires avec la France (précisément dans le cadre de la lutte contre le terrorisme), la suspension de la diffusion des émissions de Radio France Internationale (RFI) et de France 24 sur toute l’étendue du territoire national, la désignation de l’ambassadeur de France Luc Hallade comme persona non grata au Burkina, l’expulsion des correspondantes des quotidiens français Libération et Le Monde, respectivement Agnès Faivre et Sophie Douce. Concomitamment, l’option militaire et populaire (à travers les volontaires pour la défense de la patrie) est davantage privilégiée et nos relations se renforce avec la Corée du Nord, l’Iran, la Russie, la Turquie, le Venezuela par exemple.
Malheureusement les trois (03) mois sont passés sans que la guerre ait commencé selon les propres dires du président de la transition le capitaine Ibrahim Traoré le 03 février 2023 lors du grand entretien qu’il a accordé à la RTB/télé et à Savane TV. Huit (08) mois après on n’en est qu’à l’introduction selon le même Ibrahim Traoré lors du même type d’exercice auquel il s’est prêté le 04 mai 2023 avec la RTB/télé et Canal 3. On se croirait au second cycle de l’enseignement secondaire avec les dissertations de français et ou de philosophie articulée autour d’une introduction, d’un développement et d’une conclusion. Pour notre malheur, nous n’en sommes qu’à l’introduction. Quand est-ce qu’interviendront le développement et (surtout) la conclusion, mystère et boule de gomme !
Abdallah OUEDRAOGO