Le Front Uni pour le Faso exige l’arrêt immédiat du mécanisme inique de musellement des voix discordantes et la levée de la mesure de suspension des activités des partis politiques et des organisations de la société civile

Concitoyennes, Concitoyens, Amis du Burkina Faso,

Voilà maintenant huit (8) ans que  notre patrie,  le Burkina Faso,  fait face  à l’une des plus graves crises de son histoire. La tragédie sécuritaire avec son lot quotidien de victimes met en péril l’existence même de notre société.

Depuis la première attaque terroriste perpétrée le 23 août 2015 contre le poste de Oursi, notre pays connait un cycle infernal  de violences et de massacres contre nos populations civiles, les forces de défense et de sécurité ainsi que les Volontaires pour la défense de la patrie.

Certes, des efforts multiples et multiformes ont été consentis depuis le déclenchement de cette crise par les gouvernements successifs, mais force est de constater, que la situation sécuritaire a connu une  détérioration accélérée et s’est métastasée  au point où la question de la survie même du Burkina Faso se pose avec acuité.

La brusque rupture de l’ordre constitutionnel le 24 janvier 2022 et l’avènement du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR), pour des raisons officiellement fondées sur la détérioration de la crise sécuritaire, n’a point contribué à apporter la quiétude et la stabilité à notre pays.

 Pire, l’intrusion des militaires sur la scène politique a porté un coup dur aux sacro-saints principes de  l’armée tout en fragilisant l’unité, la cohésion et la discipline au sein des forces de défense et de sécurité.

Dans la course pour le contrôle du pouvoir politique, l’armée est devenue une source d’instabilité institutionnelle, alimentant des rivalités internes au grand dame de l’unité qui caractérise les armées républicaines.

C’est ainsi que 8 mois après le putsch du 24 janvier 2022, un autre coup d’état a été perpétré par des officiers subalternes conduit par le capitaine Ibrahim Traoré  qui brandit  l’enlisement du pays dans un drame sécuritaire comme raison fondamentale de cette énième intrusion de l’armée sur la scène politique.

Le nouvel  » homme fort » du pays promet de ramener la quiétude dans le pays en trois mois, le temps de régler les petits problèmes de logistiques.

Aujourd’hui, sept mois après l’avènement du MPSR 2 , la situation sécuritaire s’est empirée et comporte de réels motifs d’inquiétudes d’une extrême gravité , qui nous obligent, nous, filles et fils de ce pays, au delà des clivages  et de nos divergences, à  évoluer impérativement vers l’union  sacrée dans l’intérêt supérieur  de notre patrie martyrisée.

L’arrivée du Capitaine Ibrahim Traoré à la tête de notre pays, qui a suscité beaucoup d’espoir au départ, a fait place au désespoir en se muant en une dictature digne de ce nom qui peine à cacher le manque de résultats véritables sur la ligne de front. Notre pays déjà à genoux, est gouverné aujourd’hui par les moyens de la manipulation, du mensonge, de la propagande et du populisme démesuré.

 De nombreux citoyens, pour leurs opinions, sont menacés de mort par les partisans extrémistes du pouvoir en place. En violation des dispositions de notre constitution, les droits humains et les libertés individuelles et collectives, sont systématiquement violés et bafoués, en témoignent successivement les déclarations récentes du conseil supérieur de la communication (CSC), de la Commission nationale des droits humains (CNDH), du Mouvement Burkinabè des droits de l’homme et des Peuples (MBDHP), du Collectif contre l’impunité et la Stigmatisation des Communautés (CISC) et enfin celle des Organisations des Professionnelles des médias . Le règne de la pensée unique, s’est dangereusement installé dans notre pays avec la bénédiction des plus hautes autorités.

Pendant que la dictature de la pensée unique s’enracine, nos forces de défense et de sécurité ainsi que les volontaires pour la défense de la patrie, continuent de tomber, en témoignent les énormes pertes enregistrées lors des violentes attaques de Déou et Oursi, Tin akof, Ouahigouya etc. La récente attaque perpétrée en pleine journée contre la base de nos Forces de défense et de sécurité(FDS) et des volontaires pour la défense de la patrie (VDP) à Ouahigouya, qui a occasionné une quarantaine de pertes dans les rangs de nos forces, soulève beaucoup d’interrogations et traduit  clairement l’existence d’un grand dysfonctionnement auquel il  faut absolument remédier dans notre dispositif de sécurité et de défense.

Nos braves populations quant à elles, restent livrées à elles-mêmes dans certaines zones du pays, comme l’indique la plainte pour non assistance à personne en danger, formulée par les populations de Partiaga contre l’Etat burkinabè.  Cette situation a pour conséquences immédiates, une succession d’effroyables massacres . Des quatre coins du pays, nos compatriotes sont fauchés par les balles assassines des forces obscurantistes.

Les principaux axes routiers de notre pays ressemblent aujourd’hui à des couloirs de la mort. Celui de Kaya / Dori en est l’illustration parfaite.

 De nombreux véhicules y sont attaqués et incendiés. L’heure est grave et le nombre de personnes déplacées internes, ne finit pas de croître. 18000 de nos frères et sœurs, sont réfugiés en Côte d’Ivoire  et des milliers d’autres écument désespérément les routes en direction des pays voisins tels que le Ghana, le Togo, le Niger et le Benin.

Le bilan en matière de pertes en vies humaines sous le MPSR 2 est lourd. Plusieurs centaines de nos filles et fils ont perdu  la vie du fait de la crise sécuritaire et la situation économique reste chaotique. L’économie nationale est au bout du souffle et la conséquence immédiate est évidemment l’extrême et insupportable cherté de la vie. De nombreuses infrastrustures scolaires ont été détruites et le nombre d’écoles fermé est en hausse.

La situation humanitaire  est  catastrophique, comme l’atteste le S. O. S lancé par le représentant de la croix rouge, invitant à la mobilisation des partenaires, afin de mieux faire face aux nombreux défis qui s’annoncent à l’horizon, au titre de la prochaine période de soudure.

C’est le lieu, pour nous, de saluer l’engagement sans réserve de nos Forces de défense et de sécurité et de nos Volontaires pour la défense de la patrie , qui en dépit de toutes les difficultés, donnent leurs vies pour la défense de la mère patrie . La nation entière reste reconnaissante.

Considérant donc ce qui précède et au regard des nombreuses dérives qui font basculer jour après jour notre nation vers le déchirement total du fragile tissu social, le Front Uni pour le Faso , invite l’ensemble des Burkinabè à l’unité nationale et à la cohésion. Il invite l’ensemble de nos compatriotes dans ces moments difficiles, à se départir de l’esprit de haine, de division et de stigmatisation.

Nous  restons convaincu :

* Qu’aucune guerre de ce type ne se gagne dans la division, la Manipulation, l’instrumentation des masses,la propagande et le mensonge.

*Qu’aucun héros solitaire ni un groupuscule, n’arrivera à tirer notre pays de cette crise complexe qui perdure.

Le Front Uni pour le Faso exige:

 – la libération immédiate et sans délai, des leaders de la Société civile, enlevés par les autorités en place et enrôlés de force comme volontaires pour la défense de la patrie, au mépris des textes qui régissent l’existence même et le fonctionnement de cette noble entité patriotique.

-l’arrêt immédiat du mécanisme inique de musellement des voix discordantes et la levée de la mesure de suspension des activités des partis politiques et des organisations de la société civile.

– Le recadrage des priorités de la transition vers la restauration de l’intégrité territoriale et un retour à l’ordre constitutionnel.

Notre Coalition, reste ouverte à l’ensemble de nos concitoyennes et concitoyens épris de liberté, d’unité, de justice, d’équité, de bonne gouvernance et de solidarité. Nous nous inscrivons inexorablement, dans la défense de ces précieuses valeurs dans l’édification d’une patrie résiliente, forte et unie.

Dans l’urgence, nous lançons un appel aux  autorités, à œuvrer à l’apaisement, aux respects des dispositions de notre constitution et à la recherche de l’unité nationale, tant au niveau des populations civiles dans toutes ses composantes, qu’au sein des forces de défense et de sécurité. Il est plus que temps de mettre un terme à la fièvre de violence, aux intimidations, aux menaces multiples, aux arrestations et tentatives d’arrestations injustifiées des citoyens (nes) Burkinabè.

Nul besoin de rappeler les sacrifices énormes consentis par des illustres compatriotes et devanciers, qui par la sueur et le sang, ont payé le lourd tribut pour la liberté d’expression , la démocratie et la justice dans ce pays. Tous les Démocrates sincères, les défenseurs des droits humains, doivent ainsi se mettre debout pour la préservation de nos precieux acquis, la sauvegarde de l’équilibre social et surtout pour barrer le chemin à toutes les formes de dictature.

Afin de mieux illustrer notre conviction, nous faisons humblement référence à cette pensée de Feu Norbert Zongo, l’une de nos icônes et référence internationale en matière de défense des libertés individuelles et collectives  :

<<Il y a un mensonge, le vrai :

Quand un homme applaudit sans comprendre;

Quand un homme ferme les yeux pour ignorer la vérité ;

Quand un intellectuel troque sa conscience et son âme pour des biens matériels ;

Quand par peur de la mort ou simplement de certains désavantages, un homme sourit au malfaiteur, au tyran et au voleur ;

Quand un peuple refuse de se battre, de se responsabiliser parmi les autres;

Et quand un dirigeant agit comme s’il avait inventé son pays, quand il ruse avec les lois. Ce mensonge tue les hommes et les nations >>.

Aux Amis du Burkina Faso et à la communauté internationale, nous les invitons, à continuer d’accompagner le peuple Burkinabè dans ces moments très difficiles. Les agissements des gouvernants, ne devraient point constituer un motif valable entraînant de facto l’isolement de notre pays.

Le Front Uni pour le Faso , reste fondamentalement engagé à la recherche de la paix et du bien être de nos concitoyens (nes) . Il ne ménagera donc aucun effort pour la poursuite de ses objectifs dans un esprit republicain et Patriotique. Il suit de près l’évolution de la situation et reste mobiliser pour l’intérêt général de la patrie.

Vive le Burkina Faso

La patrie ou la mort nous vaincrons

Fait à Ouagadougou, le 20 Avril 2023

                 Les signataires

Club des Jeunes Unis (CJU)
Zabré Souleymane

Alliance des Forces Patriotiques (AFP)
Guinko W. Désiré

Brassard Noir
Conombo Boukaré

Front pour la Défense de la République (FDR)
Yamel Yago

Front de Libération Nationale (FLN)
Tagnan Zakaria

Coordination des Organisations de la Société Civile pour la Patrie (COP)
Zigui Mamadou

Mouvement Burkinabè pour la Liberté et la Justice (MBJL)
Guebré Athanase

Front Patriotique du Faso (FPF)
Kaboré Souleymane

Coalition Nationale pour la Paix et la promotion des Droits Humains ( CNPDH)
Zongo Aminata

Jeunesse Engagée pour le Faso ( AJEF)
Sawadogo K. Armel

Association pour la Promotion du Développement local et  la Justice Sociale (APDLJS)
Guebré Seyba

Alliance Citoyenne pour la paix et l’Unité Nationale (ACPNU)
Zerbo Aïcha

Burkina Yiki
Kaboré Karim

Wendmanegre

Wendmanegre

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